[DBM] Week-End DBM à Orléans 2020 - Medieval French vs Medieval Portuguese

Les 15 et 16 février, Bertrand a convié quelques joueurs DBM pour un week-end convivial autour de quelques parties de DBM version 200 points le samedi, et une partie de DBM au format 400 points le dimanche.
Voici un rapport concis de ma partie de dimanche, une magnifique partie de De Bellis Multitudinis, format classique en 400 points, avec deux armées médiévales : la mienne, les Français, liste 64 du 4ème livre, et celle de Xavier, les Portugais, liste 65 du même livre.

Ma liste d'armée
Premier corps - 35,5 équivalents éléments, démo à 12 équivalents éléments perdus :
CinC irr Kn (S) 22 AP
8 irr Kn (S) 96 AP
8 irr Mtd Bw (O) 40 AP
4 reg Mtd Sp (O) 24 AP
12 irr Ax (X) 36 AP
3 irr Ps (S) 9 AP
2 irr Ps (O) 4 AP

Deuxième corps - 20 équivalents éléments, démo à 7 équivalents éléments perdus :
SubGen irr Kn (S) 22 AP
6 irr Kn (S) 72 AP
8 irr Bw (I) 24 AP
2 irr Bw (O) 8 AP
2 irr Ps (O) 4 AP
3 irr Ps (S) 9 AP
1 irr Hd ( O) 1 AP


Troisième corps - 3 équivalents éléments, démo à 1 équivalent élément perdu :
Allié Jacquerie irr Hd (S) 7 AP
5 irr Hd (S) 10 AP

6 fortification temporaires "wagon lager" 12 AP





Total - 400 AP - 58,5 équivalents éléments, démo à 29,5 équivalents éléments perdus.


Commentaire sur cette liste :
Vitesse - En regardant la liste des troupes disponibles pour les Medieval French, une chose saute aux yeux : outre la présence en force de chevalerie de bonne qualité, l'infanterie est d'une qualité correcte (chose à signaler pour une armée médiévale) et peut être très rapide, puisqu'il est possible de monter 8 plaquettes d'arbalétriers (les irr Bw (O) ) et 8 plaquettes d'infanterie lourde (lanciers ou vougiers, ici les reg Sp (O) ).
En un mouvement, les chevaliers (irr Kn (S) ) bougent à 150 ps, les brigands (irr Ax (X) ) bougent à 150 ps, les psilois disponibles (Ps (S) et (O) ) bougent aussi à 150 ps, et l'infanterie montée va à 200 ps.
Cela va globalement nettement plus vite qu'une infanterie lourde d'armée médiévale allant à 100 ps.

Cet avantage permet de maintenir une cohérence dans l'armée entre la ligne de chevalerie, et les pivots d'infanterie, qui bougent à la même vitesse voire plus vite. Les chevaliers ne distancent donc pas les piétons, évitant de s'isoler trop vite.

Cela donne également un potentiel de manœuvre intéressant avec l'infanterie lourde ou les arbalétriers montés. Sans aller jusqu'à imaginer que cela permette des manœuvres folles ni de prendre quiconque de vitesse, cela permet des réajustements, ou de prendre une position avantageuse un peu plus vite.

Seuil de démoralisation haut - J'ai à dessein choisi de prendre deux gros corps (le corps de jacquerie est un bonus), et seulement deux. En conséquence, ils sont gros, et peuvent encaisser un grand nombre de pertes avant de démoraliser. J'ai constaté que si les chevaliers français (Sup) étaient forts, il arrivait assez souvent qu'une plaquette saute. Pour éviter que ces beaux guerriers de débandent trop vite, et pour profiter de leur impact au maximum, j'ai fait le choix d'élever leur seuil de démoralisation par la formation de seulement deux corps.

Commandement - Ces deux corps très nombreux posent alors la question du commandement. Qu'un général commande 4 plaquettes ou 38, il ne dispose jamais dans les deux cas que d'1D6 points d'initiative.
Justement, tout est prévu !
Mon infanterie lourde, mes psilois et mes chevaliers bougent tous à la même vitesse : 1 seul point d'initiative permet de bouger tout ce petit monde en groupe dans le corps du général en chef (le CinC donne son bonus de -1 PIP), 2 points d'initiative pour le corps du sous-général. C'est tout à fait gérable.
De plus, les chevaliers sont impétueux. C'est à la fois un inconvénient, puisqu'il faut jouer finement pour les amener dans une position correcte avant de les lâcher sur l'ennemi, mais aussi un avantage : une fois engagés, les chevaliers continuent d'eux-mêmes à chercher l'engagement et à enfoncer la ligne adverse, sans besoin de points d'initiatives.

La jacquerie - L'allié, des paysans révoltés, me plait car il ne coûte rien, ne pèse presque rien dans la démoralisation de l'armée s'il est perdu, et apporte de sympathiques bonus : plaquettes à donner en pâture à une partie de l'armée adverse pour l'occuper ; occupation d'un bois pour protéger des bagages ou l'arrière des lignes ; mais surtout, et cela a bien fonctionné dans la partie qui suit, possibilité d'investir les terrains inégaux et surtout difficiles, sans problèmes de points d'initiative ni de malus au combat dans ces terrains. En effet, les Hordes supérieures ne souffrent d'aucun malus et combattent toujours avec un facteur 2, et sont impétueuses (comme les chevaliers) et, une fois placées au bon endroit, peuvent être lâchées et partir droit vers l'ennemi, sans plus besoin d'être commandée. Au pire, cela importune l'adversaire sans nous handicaper sur notre seuil de démoralisation, au mieux, cela empêtre ou détruit un flanc adverse à peu de frais.
Commentaire sur la liste portugaise de mon adversaire :
1385 - Année d'optimisation pour cette liste, m'a expliqué Xavier. En effet, en cette année, et en cette seule année, les généraux portugais deviennent réguliers. Cela permet d'avantageusement répartir les dés de PIP entre les corps selon les besoins.

Allié anglais - Les Portugais ont des alliés anglais, donc ils ont des archers supérieurs montés. Ces gars sont une vraie plaie contre une armée de chevaliers comme la mienne. Si je les contacte et qu'ils me battent (sachant qu'ils ont un facteur de 4 contre 3 pour mes chevaliers), ils me tuent sans avoir besoin de faire le double de moi...

Richesse tactique - La composition de l'armée portugaise est très riche : chevaliers de toutes sortes, auxiliaires nombreux, psiloi, archers supérieurs montés, mais aussi Light horses ! C'est ce qui fera la grosse différence avec mon armée : cette possibilité d'intervenir rapidement et efficacement contre mes chevaliers avec sa cavalerie légère.
Cette diversité de troupe est balancée par l'infanterie lourde qui hérite du défaut classique de l'infanterie lourde médiévale. Ce sont des Spears (I) : lents, peu manoeuvrables, forte tendance à craquer contre des chevaliers de bonne qualité.

La partie !

 Je suis défenseur, et place le plus possible de bois et de broussailles. Mes auxiliaires (X) et mes jacqueries sont capables d'en tirer partie.

A - Mes paysans impétueux sont placés dans la broussaille, pour la défendre si besoin (défendant mon aile gauche), pour fondre sur le bois plus en avant si possible.

B - Je garde mes archers en oblique derrière des fortifications. En cas de débordement par derrière les bois ou de marche de flanc.

C - Ligne de chevalier prête à bondir.

D - Ligne de chevalier prête à bondir. Ce sont les chevaliers médiévaux qui tiennent lieux de ligne principale, et l'infanterie qui assure les jonctions et les points de ralliement. En arrière des chevaliers, des auxiliaires (X) au cas où il faudrait combler un trou, ou exploiter une brèche. D'autres auxiliaires (X) sont face à la broussaille, prêt à l'assaillir, ou à accueillir les Portugais qui en sortiraient.

E - Je place, je ne sais trop pourquoi en retrait, mes arbalétriers montés.

A - Xavier place sa ligne de bataille mixte, avec le bois comme limite droite. En arrière, une réserve de cavaliers légers.

B - Des auxiliaires et des psiloi avec la mission de garder une ligne continue dans l'armée en occupant la broussaille.

C - Une masse de chevaliers et de cavaliers légers menaçant mon flanc droit. Que je regrette d'avoir mis mes arbalétriers montés en retrait ...




A - Mes paysans impétueux commencent à manœuvrer vers la forêt. Puisqu'ils en ont la liberté, j'essaie d'y aller assez rapidement pour menacer à peu de frais le flanc droit portugais.

B - Mes archers en oblique ne servent à rien. Xavier me confie ne jamais envisager de marche de flanc avec une telle armée médiévale. Mes archers et les fortifications représentent 36 AP, soit presque 1/10 de la valeur de l'armée. Tant pis !

C - J'avance tranquillement ma ligne de chevaliers, qui s'aligne.

D - Avance tranquille des auxiliaires vers la broussaille.

E -Coup de chance, j'obtiens un gros dé d'initiative sur le corps de droite, et grâce à leurs chevaux, les arbalétriers arrivent à se replacer correctement sur la droite, faisant face dignement à l'aile gauche portugaise qui ne menace dès lors plus trop mon flanc droit.

A - Les légers de Xavier le long du bois sont peu nombreux pour contenir l'éventuel déferlement de mes paysans entre les arbres.

B - La ligne portugais et leurs archers anglais avancent franchement.

C - LH en réserve, toujours...

D - Le commandement s'active ailleurs, et l'infanterie lourde n'avance pas...

E - ... ni les légers derrière la broussaille. C'est le mouvement rapide à l'extrême gauche des Portugais qui est menaçante.

A - Courez les paysans, vers les bois, courez !

B -Le combat est engagé. Mes légers face au bois font ce qu'ils peuvent pour tenir ; mes chevaliers commencent à enfoncer la ligne adverse, le front devient un zigzag ; j'ai démonté deux plaquettes de chevaliers, pour qu'ils se battent à pieds contre les chevaliers anglais, trop dangereux contre des montés.

C - Choc aussi entre les chevaleries. L'infanterie lourde portugaise, quoique fragile, a bien avancé et est entrée dans la danse.

D - Sur mon aile droite, petites manœuvres d'ajustement de part et d'autre. Statu quo.
 Gros plan : les archers anglais prennent des chevaliers de flanc...

A - Les paysans courent dans les bois, et ont commencé leur travail de nuisance. Xavier a été obligé d'y dépêcher du monde pour ne pas voir cette pris de flanc s'aggraver.

B - Sur ce secteur, mes chevaliers ont pris des pertes mais ont fait des dégâts. Souvent dans des situations délicates, le chef de corps, le Dauphin, a toujours réussi à s'en sortir, et a bousculé toujours plus avant la chevalerie adverse.

C - Mes chevaliers français, très solides, ont pris l'ascendant sur leurs adversaires. L'infanterie lourde portugaise finit par craquer face aux chevaliers, provoquant de lourdes pertes à leur armée.

D - Les légers de Xavier n'arrive pas à travers la broussaille et à prendre part à la bataille. Xavier manque de points d'initiative pour les commander comme il le voudrait, et les délaisse un peu.

E - Sentant la bataille lui échapper, Xavier projette la cavalerie de son aile gauche sur mon infanterie montée. Quand les choses tournent mal, il faut tenter un coup !
Gros plans : les hordes de paysans en colère ont solidement, quoiqu'en désordre, investi le bois.
 Le Dauphin et ses compagnons, après moults dangers, et après force dégâts infligés, tient bon. On voit ici le retour des cavaliers légers de Xavier, passés de la réserve en début de partie, à l'assaut en fin.
 Le corps de mon général en chef a bien nettoyé son vis-à-vis.
 Dernier sursaut portugais sur l'aile droite. Mes arbalétriers repousseront cet assaut de fin de partie sans dommage, ni pour eux, ni pour leurs adversaires.

Mon armée a accumulé des pertes, mais pas suffisamment pour emporter mes corps qui ont des seuils de démoralisation très hauts. Xavier perd à l'inverse deux des siens, et son armée démoralise. Victoire des Français !

Ce fut une partie très intéressante, lors de laquelle j'ai appris pas mal de choses, tant de mes erreurs stratégiques, que des petits coups tactiques très intéressants de Xavier (ces archers anglais sont terribles !). J'ai aussi pu confirmer la validité des différentes observations que j'ai partagée avec vous plus haut sur ma conception d'armée : malgré la taille des corps, j'ai pu diriger convenablement mon armée, et j'ai été à l'abri de toute démoralisation rapide.

Hâte de remettre cela à l'épreuve, ou de tester cette armée face à des armées médiévales orientales plus mobiles.

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