[DBM200] Medieval French - Later Crusader

 
Le choc est violent quand les deux lignes de chevalerie se heurtent... Pour autant, quoi que virils, les assauts sont courtois, et bien plus que des morts, des prisonniers sont faits de part et d'autre... Il vaut mieux rançonner, entre chevaliers !

Voila quelques jours, je me suis rendu chez Bertrand pour livrer une petite bataille avec le meilleur des jeux de batailles antiques et médiévales : De Bellis Multitudinis. Nous avons utilisé l'adaptation DBM200. Il prit l'envie à Bertrand de nous situer dans la période médiévale. Il sortit donc sa sympathique armée de Croisés tardifs (livre 4), à la tête desquels se trouve le Roi Lépreux, soutenu par un contingent allié de je ne sais plus où.
Sa liste est composée de la manière suivante : 
  • un corps de de Kn(F) et un ou deux Cv(O, soutenus par quelques Bw montés ;
  • un corps nombreux d'infanterie lourde avec Sp(O) Reg et Irr, et des Bw ;
  • son corps allié, avec 3 Kn(F), une poignée d'Ax et une poignée de Ps.
Du coup, j'ai sorti mes plaquettes médiévales récemment peintes et soclées (bientôt un article là-dessus, ça vaut le coup d’œil, sans modestie aucune, naturellement), complétée par des plaquettes proxis tirées d'un peu n'importe où, histoire de pouvoir aligner sur ma table une liste de Français médiévaux (livre 4 armée 64) écrite à l'arrache il y a longtemps.
Ma liste est fort mal composée de la manière suivante :
  • un corps de chevalerie Kn(S) avec 3 plaquettes de Cv(0), accompagnées par 3 Hd(O) ;
  • un corps d'infanterie, avec beaucoup d'Ax (X) et de Bw(O), dont 4 montées, quelques Ps (O) et 2 Bl(O) montées.
Je vous ferai part de ce que j'ai appris quant à la composition de cette armée en fin d'article.

Premier tour, je mets le gros de mon armée face au découvert (la colline est escarpée, terrain difficile), ma chevalerie sur la gauche, face au terrain découvert, avec les Hordes face à la forêt (la moquette verte) des fois que des Psilois en sortent. J'envoie en avant mes cavaleries (flèches bleues), dans l'idée d'essayer de désorganiser la ligne de chevaliers de Bertrand, avant le choc à venir. Mon infanterie envoie les arbalétriers montés courir vers la colline. J'ignore où se trouve l'embuscade de Bertrand et son envergure, mais je me doute qu'il y a en une.
Et hop ! L'embuscade est de l'autre côté, et le corps caché est plus volumineux et lourd que je ne l'imaginais possible dans la forêt. Voilà trois chevaliers, quatre Psilois et autant d'Auxiliaires qui surgissent devant mes Hordes affamées et affolées...
Vu le risque que court l'aile gauche de ma chevalerie, je décide de ne pas perdre de temps et d'envoyer sans délai mes chevaliers affronter les chevaliers de Bertrand, moins forts, dans l'espoir de briser leur ligne avant que l'allié des croisés ne se rabatte sur moi. Le corps d'infanterie, léger en points de commandement, envoie les Bl montés en appui de la droite des chevaliers.
Je prépare ma ligne de chevaliers, qui avancent lentement... et j'envoie au sacrifice une plaquette de Cv, dans le but de mettre en danger les chevaliers adverses dans leur future poursuite. Mes Bl montés continuent à se placer sur la droite des chevaliers. Bertrand prépare son assaut à sa droite, ajuste son flanc refusé à sa gauche, prépare des coups de sioux dans le bois que longent ses chevaliers.
Pas de surprise, ses chevaliers alliés éparpillent mes hordes tremblantes et geignantes, pendant que ses légers se rabattent sur la gauche de ma chevalerie.
Quelle surprise ! Ma Cv lancée en offrande et par ruse pour faire avancer un Kn de Bertrand, voulant prouvant sa valeur et n'écoutant que son courage, fait reculer la plaquette de Bertrand, alors qu'elle combattait à 2 contre 4 (elle souffrait d'un débord). Mon opération tactique tombe à l'eau...
Et c'est le choc ! Mon infanterie, sans points de commandement autres que le nécessaire pour pousser plus avant les Bl montés, reste en dehors de la partie. Mes chevaliers sont seuls contre les 3 corps de Bertrand.
La bataille fait rage. Mes chevaliers, dépassés par le nombre et soumis à des débords multiples, tiennent bon. Il se vérifie le courage du chevalier franc !
La ligne de bataille devient plus que confuse, quand les charges et les contre-charges se multiplient.
Réaliste, je me doute que mes chevaliers vont finir par craquer. Cela ne suffira pas à emporter l'armée, puisqu'il faudrait égaler entamer le corps d'infanterie. Mais Bertrand a une cible plus alléchante devant lui : mes bagages qui sont sans défense contre ses trois plaquettes de chevaliers alliés. J'envoie au plus vite mes arbalétriers montés qui étaient perdus sur ma droite près de la colline.
Toujours pas de perte, mais une belle désorganisation, et quelques situations très dangereuses pour moi...
Bertrand ajuste son encerclement de ma chevalerie...
Si mes arbalétriers se rapprochent de la route de mes bagages pour tenter de les protéger, mes premières pertes arrivent dans la mêlée.
A l'aise, et avec la plus grosse moitié de mon armée hors jeu et sans capacité de commandement efficace, Bertrand renforce la pression.
J'essaie de sauver les meubles, mais les pertes continuent d'arriver... Seul mon CinC, le Roi en personne, continue à faire reculer son vis-à-vis vers les bagages de Bertrand !
Mon Roi continue d'avancer, malgré les prises de flanc qu'il subit. Les chevaliers alliés de Bertrand, eux, se séparent : 1 plaquette pour occuper mes arbalétriers revenus tenter de protéger mes bagages, les deux autres pour piller, tuer et violer ripaille et ribaudes.

Mes arbalétriers montés réussissent à occire une plaquette de chevaliers adverses, mais d'autres fondent sur mes bagages... Le Roi a été fait prisonnier et sa plaquette disparu signe la fin du corps de chevalerie. Bertrand, heureux au dé, peut réorganiser sa ligne de montés.
Les mêmes arbalétriers continuent à disperser les chevaliers adverses, mais dans leur dos, les bagages ne sont pas suffisamment protégés, et disparaissent, en même temps qu'à l'avant, je prends quelques pertes d'infanterie, qui résistait seule contre tous.

Sur cette triste photo pour les Français médiévaux, la partie s'achève. Je n'ai rien réussi à faire avec mon infanterie, manquant de points de commandement et souffrant d'un défaut congénital de composition et de déploiement.
Bertrand quant à lui a fait un déploiement propre et cohérent, qui lui a permis de dérouler sa partie sans difficulté, comme à l'entrainement.

Les leçons de cette partie.

Outre que ma liste d'armée était nulle dans l'absolu, une erreur de composition majeure s'est révélée dès les premiers mouvements.
En effet, j'ai imaginé cette liste sur le modèle des armées antiques occidentales, dont j'ai l'habitude : majorité de la ligne tenue par de l'infanterie lourde ou moyenne, ligne articulée sur ses jonctions avec de la cavalerie ou de l'infanterie légère, et encadrée à chaque extrémité pour la défense ou l'enveloppement de l'adversaire par de la cavalerie.
Or, et c'est un fait historique, l'organisation des armées médiévales est très différente, voire opposée, du moins pour l'armée qui m'intéresse (Français des environs de 1300).
En effet, alors que l'infanterie lourde, au bon moral et à la solide organisation, n'existait plus vraiment, la ligne est désormais tenue par les maîtres de la bataille : les chevaliers, dont la vie est dédiée à ce rôle. Seuls éléments montés prévus pour le combat à cheval, ils sont particulièrement lents (150 pas, comme de l'infanterie moyenne ou légère), peu manoeuvrables (irréguliers, difficultés à faire des roues, à se reformer), et impétueux, donc à ne lâcher qu'en prévision d'un choc décisif (pas d'escarmouche en périphérie).
L'infanterie, de moins de qualité, qu'elle soit légère (arbalétriers ou javeliniers qui escarmouchent), moyenne (longue lances sans grandes protections ou arbalétriers) ou lourde (quelques lanciers avec pavois, hommes d'arme) occupent alors les places de jonction entre les lignes de chevalerie, afin de permettre leur articulation, ou pour leur servir de point de départ ou de repli aux chevaliers.
La composante originale à cette armée consiste en la proportion relativement importante d'infanterie montée, capable de se déplacer vite, et de combattre comme ses homologues sans monture une fois à portée tactique. Ce sont ces derniers qui endossent l'exploitation ou la défense des extrémités, avec la défense ou l'enveloppement.

Pour mes prochaines listes, je tâcherai donc d'assumer cette relative lenteur de l'armée, et son défaut de commandement, en essayant de déployer mes différentes composantes de manière historique. Après tout, presque 1700 ans séparent Alexandre le Grand de Jean II le Bon !

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